Tout ce que vous devez savoir sur... la veste de corvée

Au fil des ans, ce morceau a connu de nombreuses itérations, mais les premières traces remontent à la fin des années 1800 en France. Les travailleurs ordinaires, qu'il s'agisse d'ouvriers d'usine, d'ingénieurs des chemins de fer, de jardiniers ou même de commerçants, avaient besoin d'une couche extérieure capable d’endurer leurs ouvrages. Les Français se sont attelés à la tâche et ont produit des manteaux suffisamment dignes de leur nom. Bien qu'aucun designer particulier ne soit crédité de sa création, des marques comme Le Mont St Michel, Champ de Manœuvres et Vétra ont été les premières à adopter, à se spécialiser et à contribuer au style.

Destinées à la nature robuste du travail physique, ces vestes devaient être indestructibles ; elles étaient donc généralement fabriquées dans un tissu solide et serré comme le coton sergé. Les caractéristiques standard étaient de grandes poches plaquées pour ranger les outils (souvent une ou deux sur la poitrine et deux sur la hanche), une construction résistante avec des rivets en cuivre renforcés et des coutures à double piqûre. En ce qui concerne la coupe, elles étaient carrés et tombaient droit sur les épaules comme une falaise, tandis que l'ourlet se terminait quelque part entre la hanche et le haut de la cuisse.

Cette veste était célèbre pour sa teinture bleue à base de benzoate, destinée à masquer toute la crasse, la saleté, la graisse et toute autre combinaison de substances troubles qu’un travailleur français du XIXe pouvait rencontrer. Outre les attributs physiques de cette teinture bleue, sa production était également très peu coûteuse. En fait, presque tous les travailleurs français ont adopté cette veste, qui a été largement désignée sous le nom de « bleu de travail ».

L'arrivée en Amérique

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névitablement, la modeste blouse bleue de travail a fait son chemin vers l'Amérique et s'est vue attribuer un nouveau nom : la veste de corvée (la veste pour faire les corvées, bien sûr). Tout comme en France, il n'y a pas d'origine claire de la version occidentale, bien que Levi's, Carhartt et la marque Pointer de L.C King soient synonymes du vêtement de travail.

Au lieu de la teindre en bleu indigo français, les Américains l'ont américanisée — les tissus denim, toile et chevrons ont été introduits dans la main-d'œuvre, ainsi qu'une finition terne comme le célèbre « brun canard » de Carhartt.

Le manteau désormais américanisé a connu les mêmes utilisations que son homologue français, mais vous avez peut-être reconnu son passage en prison — vos condamnés préférés, Paul Newman et Tim Robbins, portaient des vestes de corvée dans Cool Hand Luke et Shawshank Redemption, respectivement. Les modèles qu'ils portaient étaient en denim bleu, bien que boueux et en lambeaux, nous devons dire qu'ils les portaient plutôt bien.

Aujourd'hui

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Le manteau est pratiquement le même qu'à l'époque : un col large, une patte de boutonnage, des poches plaquées et une longueur aux hanches — une innovation française. L'héritage de la veste  de corvée est comparable à celui de la Telecaster de Leo Fender : on est d’accord pour dire que ce qu'ils ont fait avec leurs premiers modèles, ils l'ont bien fait. Certes, les méthodes de production et le choix des matériaux ont beaucoup évolué, tout comme la veste de corvée, mais ce sont les modèles initiaux qui ont résisté à l'épreuve du temps.

Entre la renaissance de tenues de travail ces dernières années et l'assouplissement des codes vestimentaires au bureau, la veste de corvée est maintenant quelque chose que nous pouvons considérer non seulement comme fonctionnel, mais aussi comme une progression du travail et de la mode. Même si vous ne vous servez pas des poches pour transporter des outils au bureau, il y a de nombreuses raisons de porter une veste de corvée au quotidien.

Tout d'abord, la veste de corvée est devenue un morceau plus détendu, plus décontracté et flatteur pour la silhouette. Les plus grands changements apportés à ce vêtement se situent principalement au niveau de la coupe et du tissu — avec des silhouettes affinées et des tissus plus doux et plus luxueux.

Deuxièmement, la praticité du manteau. Même si vous n'avez pas besoin de transporter d’outils au bureau, ses poches spacieuses vous aideront à gérer le trio clé-téléphone-portefeuille sans vous alourdir.

Enfin, la polyvalence est essentielle. Lorsque vous perdez la notion du temps sur un projet prioritaire et que vous avez à peine le temps de vous changer pour votre rendez-vous à 20 h, une veste de corvée rend la tenue chemise, cravate et pantalon chic plus décontractés, mais elle est également splendide avec un jean et un kangourou le week-end.

Comment l’agencer

Lorsqu'il s'agit de choisir la bonne veste de corvée, vous serez heureux de constater qu'il existe une panoplie de styles raffinés : classiques, conventionnels et contemporains. Cet exemple simple de L.B.M 1911 est un bon point de départ.

Pour une tenue rétro, la texture ondulée d'une veste de corvée conçue en velours côtelé vibrant attirera l'attention et vous gardera au chaud.

Lorsque les températures baissent encore plus, nous vous encourageons à ajouter une veste de corvée plus épaisse à votre garde-robe extérieure. Les compositions en laine et cachemire sont les mieux adaptées, comme ce manteau de Patrick Assaraf. Agencé avec un chic col roulé, un pantalon plissé et peut-être même des chaussettes hautes et des mocassins, voilà une tenue sérieuse.

Enfin, le dernier, mais non le moindre, mais certainement le plus contemporain de la bande, est ZEGNA et leur magnifique pièce de défilé. En prenant des notes du manteau français original et en le fusionnant avec l'idée actuelle de tenues de travail, c'est plutôt avant-gardiste. Des jeans larges, des bottes à semelles lisses et des verres fumés sportifs ont leur place avec cette veste.

La veste de corvée en a vu du chemin, et si c’est un aperçu de la direction qu’elle prend, nous sommes contents de la voir parmi nous.