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Lance Chung, du magazine Bay Street Bull, nous parle de l’esprit d’entreprise canadien, de la folie médiatique et du fait d’avoir une opinion sur le style.

Par: Jeremy FreedDate: 2020-10-28

Si vous avez déjà assisté à un gala d’envergure, à une première lors du Festival international du film de Toronto ou à un défilé durant la Semaine de la mode de Toronto, il est fort probable que vous ayez déjà croisé Lance Chung. À titre de conseiller en marque indépendant, de directeur de création et de spécialiste de la vie mondaine, monsieur Chung fait partie du décor culturel de la ville depuis qu’il a débuté sa carrière dans les médias en 2014. Comme la plupart des grands événements sont en suspens pour le moment, l’agenda de Lance Chung est peut-être moins chargé qu’à l’habitude. Il a toutefois suffisamment de créativité et de projets caritatifs à l’esprit pour se tenir occupé.

En tête de liste des activités professionnelles actuelles de monsieur Chung figure son rôle de rédacteur en chef et de directeur de la création à Bay Street Bull, un magazine indépendant basé à Toronto qui est axé sur la mise en valeur de l’esprit d’entreprise, du style et de la réussite au pays.

Né à Edmonton et ayant grandi dans la pittoresque ville station de ski de Banff en Alberta, Lance Chung est venu à Toronto en caressant de grands rêves et il se consacre depuis à la découverte de tout ce que la plus grande ville du Canada peut avoir de bon à offrir. « Quand je suis déménagé à Toronto, je me suis rendu compte que la ville vivait une importante transformation », se rappelle Lance Chung. « Les amis que j’ai rencontrés et qui ont grandi ici me faisaient souvent remarquer à quel point la ville évoluait pour devenir une destination culturelle et commerciale internationale. C’était vraiment le bon moment d’y entreprendre une carrière en raison de la croissance de ses diverses communautés. »

À mesure que la renommée de Lance Chung prend de l’ampleur dans sa ville d’adoption, il en va de même pour ses activités et projets, notamment un rôle de porte-parole pour Samsung (incluant l’affichage de son visage sur un panneau publicitaire au Dundas Square), des entrevues avec des figures emblématiques du Canada comme Meghan Markle et George Stroumboulopoulos ainsi que l’animation du balado Mission Critical de The Bay Street Bull. Monsieur Chung admet que son emploi du temps est effréné, mais son intérêt pour la communication narrative, le style et les causes honorables renforce sa motivation. Nous avons discuté avec Lance Chung de sa carrière, de ses aspirations et de l’importance de procéder par étape.

Comment avez-vous commencé à travailler dans les médias ?

J’ai étudié en administration des affaires à l’Université de l’Alberta avant de faire le saut à Toronto. C’était la première fois que je travaillais et habitais dans une grande ville. J’avais en tête de poursuivre une carrière stimulante qui me donnerait de nouvelles occasions d’apprendre et de rencontrer des personnes intéressantes. C’est ainsi que j’ai entrepris mon parcours professionnel comme stagiaire, ce qui m’a finalement mené dans le monde des médias.

Qu’est-ce que vous appréciez de votre travail ces temps-ci ?

À vrai dire, l’aspect le plus gratifiant de mon travail est la possibilité qu’il m’offre de collaborer avec des gens de diverses origines. Alors qu’il peut s’avérer extrêmement difficile d’œuvrer dans une industrie aussi instable que celle des médias (une industrie dominée par une poignée de géants), l’avantage est qu’elle me permet d’apprendre constamment de nouvelles choses, de rencontrer des personnes fascinantes qui changent le monde et de raconter des histoires qui contribuent à faire avancer d’autres gens dans leur quête de réussite.

Aujourd’hui, je dirige la rédaction et les activités de création d‘un média axé sur la vie professionnelle et l’art de vivre nommé Bay Street Bull. Il met l’accent sur la poursuite du succès qui anime beaucoup de Canadiens. Mon éditeur et moi avions remarqué une culture de brassage d’idées autour de l’entreprenariat et nous cherchions à lui donner une perspective canadienne. Une très grande part du contenu narratif et des repères que nous avons à l’égard de la réussite provient des États-Unis. Nous voulions mettre en valeur la diversité des talents d’ici, faire savoir à notre audience qu’il n’est pas nécessaire de quitter le Canada pour obtenir du succès (peu importe comment on le définit) et que certaines des personnes les plus talentueuses du monde s’épanouissent chez nous.

Quelle réalisation professionnelle ou créative vous rend le plus fier et pourquoi ?

Je dirais tenir la barre d’un navire très rapide et piloter une entreprise en compagnie de mon équipe. Diriger tout type d’entreprise représente un défi, mais dans le monde des médias c’est encore plus coriace. Il faut avoir le pied agile, se montrer perspicace, compréhensif, collaboratif et toujours demeurer « en état d’alerte » (car il arrive que ce que l’on souhaite faire soit déconnecté). Nous en avons tiré des leçons difficiles et précieuses. En fin de compte, nous sommes encore là et nous continuons à bâtir.

Quelle est votre philosophie dans la vie et au travail ?

Une étape à la fois. Quand je fréquentais l’université, un membre de ma famille est tombé très malade. Ce fut un période très anxiogène pour nous tous et ce que j’en ai retenu, c’est qu’au lieu de tenter de gravir ce qui semble une montagne insurmontable, il vaut mieux y aller étape par étape. On finit toujours par aller où l’on veut aller. Il est important de prévoir, mais il n’y a pas moyen de savoir ce que la vie nous réserve. Souvent, ce qui nous apparaît gigantesque au premier regard n’est en réalité pas si énorme que ça.

Qu’est-ce qui vous anime sur le plan professionnel ?

Je suis motivé par la mise en récit et je désire alimenter le milieu entrepreneurial du mieux que je peux. Notre objectif consiste toujours à bâtir une entreprise médiatique bien de son temps qui fait preuve de créativité dans la réalisation et la distribution de contenu. Toutefois, nos intentions et notre mission continuent d’évoluer. Compte tenu des problèmes économiques et sociaux auxquels nous faisons face présentement, je souhaite m’assurer que nous sommes une ressource pour la communauté (surtout pour les petites entreprises) et que nous restons déterminés à mettre en valeur des gens de talent à tous les niveaux. Notre rôle est de mettre en lumière des histoires canadiennes et de faire comprendre que la réussite comporte plusieurs visages.

« Donner le ton signifie avoir des opinions, de l’ambition, de l’empathie et faire preuve d’humilité. »

Qui donnait le ton quand vous étiez enfant ?

Mes parents ont toujours eu la plus grande influence sur moi. Ils ont quitté la Corée du Sud lorsqu’ils étaient jeunes et se sont installés dans un pays où ils n’avaient aucune relation et dont ils ne connaissaient pas la langue. Ils ont dû repartir de zéro dans une société qui n’accueillait pas toujours favorablement des gens comme eux. Ils ont lancé leur propre entreprise, une galerie d’art, et ont travaillé à la sueur de leur front durant plusieurs années avant de connaître du succès. À certains égards, ce sont mes grands-parents qui m’ont élevé parce que mes parents travaillaient souvent jusque tard en soirée pour garantir un avenir à notre famille. Je suis très étonné de voir tout ce qu’ils ont construit et tout ce qu’ils ont dû affronter. Je ne m’en suis rendu compte que beaucoup plus tard, mais j’ai vite compris ce qu’était l’esprit d’entreprise et la valeur du travail bien fait.

Qu’est-ce que le style signifie pour vous ? Comment définiriez-vous votre propre style ?

Le style est une question de perspective. Au début de ma carrière, je parlais du style sous l’optique du secteur de la mode. Aujourd’hui, mon opinion sur le style consiste à avoir un point de vue. Pas uniquement sur la manière dont une tenue est composée, mais aussi sur la façon dont cela correspond à nos valeurs. Achetez-vous localement ? Achetez-vous de manière responsable ? Privilégiez-vous la qualité sur la quantité ? En fin de compte, en tant que consommateurs, nous votons avec notre argent. Je veux m’assurer que mon vote est pris en compte pour ce en quoi je crois.

Qui sont vos modèles en matière de style vestimentaire ?

Auparavant, mes modèles étaient des piliers du secteur de la mode (Nick Woosters et Alessandro Squarzis, des figures emblématiques de la mode urbaine) vers lesquels je me tournais pour trouver de l’inspiration. Je compte moins sur eux maintenant, mais j’admire encore leur point de vue particulier. Je gravite présentement autour de gens ayant une identité claire. De but en blanc, je peux vous en nommer quelques-uns parmi mes préférés : Jim Moore, Alex Badia, Satoshi Kawamoto, Kevin Wang, Louis Rubi et Shuhei Nishiguchi.

De quelle façon redonnez-vous à la collectivité ? Y a-t-il des causes qui vous tiennent particulièrement à cœur ?

Redonner m’importe grandement. Après tout, que sommes-nous sans la collectivité ? Le domaine de la santé me tient à cœur. Je siège sur le comité organisateur de l’événement Breakfast for Champions au profit de la fondation SickKids. Il s’agit d’une activité de financement annuelle qui donne l’occasion de jumeler lors d’un petit-déjeuner de jeunes professionnels et des chefs de file du monde des affaires à des fins de mentorat et de réseautage. Au fil des ans, cette campagne a permis d’amasser un montant net de plus d’un million de dollars pour le centre hospitalier SickKids. J’aimerais aussi m’impliquer davantage dans des causes qui soutiennent la communauté LGBTQ+ et j’y travaille en ce moment !

Enfin, qu’est-ce que donner le ton signifie pour vous, tant sur le plan personnel que professionnel, à l’heure actuelle et dans l’avenir ?

Donner le ton signifie bien comprendre ses propres valeurs et croire en ce que l’on fait. Cela veut aussi dire avoir des opinions, de l’ambition, de l’empathie et faire preuve d’humilité.

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